Coronavirus : Le message de Karmapa pour les centres et les pratiquants du dharma
29 janvier 2020
Thaye Dorje, Le Victorieux, le 17ème Gyalwa Karmapa, partage le message suivant concernant l’épidémie de coronavirus, à l’attention des centres du dharma et des pratiquants du monde entier.
À présent, un grand nombre de personnes dans le monde sont dans une situation où leur vie court un grave danger.
C’est pour cette raison que je demande à tous les pratiquants et sympathisants de prier le noble Tchenrézig de manière concentrée et d’accumuler la pratique de jeûne de Nyoung-né. Ceci sera d’un grand bienfait ici et maintenant, ainsi que dans les vies futures.
Je recommande que chacun reste chez soi et se joigne aux sessions de pratique au moment fixé par la retransmission vidéo en direct. Comme la maladie liée au coronavirus est contagieuse, de grands rassemblements de personnes seraient très dangereux. Ainsi, nous pouvons tout de même accumuler des provisions bénéfiques et nous purifier des obscurcissements.
Je demande aux monastères et aux centres du Dharma des diverses régions d’effectuer les préparatifs requis pour cette pratique, selon leurs fuseaux horaires respectifs.
En général, les obstacles divers et variés que nous rencontrons, comme les catastrophes naturelles, les guerres, les maladies infectieuses et les famines sont la conséquence infaillible de nos karmas individuels et collectifs.
Néanmoins, du fait de notre manque de certitude profonde à ce propos, nous avons tendance à nier la causalité de nos actes et leurs résultats lorsque nous rencontrons des situations difficiles. Quelle que soit notre orientation religieuse, nous pouvons aussi supposer par erreur que notre référence spirituelle suprême manque de compassion. Nous pouvons aussi considérer que tous les problèmes que nous rencontrons sont le résultat de mauvaises politiques au sein de notre système sociétal, ou des vues scientifiques erronées ou d’autres développements négatifs. Nous nous mettons facilement en colère contre tout cela, ce qui conduit les gens à l’affolement. Certains perdent même la tête, quand d’autres se suicident. Ceci est erroné.
En général, tout ceci résulte de notre incapacité à admettre le fait que la souffrance de la naissance, de la vieillesse, de la maladie et de la mort va de pair avec les expériences de joie et de bonheur, quelle que soit leur fréquence, de la même façon que le corps et son ombre avancent ensemble.
Peu importe la souffrance qui se produit, il est important d’identifier ses racines. Dans les enseignements du Bouddha existe la pratique qui consiste à remonter à l’origine de notre souffrance au sein de notre karma et de nos émotions affligeantes. Cependant, remonter à l’origine n’est pas suffisant. Il est nécessaire de faire de son mieux pour avoir confiance en l’interdépendance des causes et des conditions, et avoir le courage d’assumer la responsabilité de ses propres résultats karmiques.
Certaines instructions, que je soutiens, disent qu’il faut se débarrasser de l’habitude de ne rien faire d’autre que de remonter [à l’origine].
C’est la raison pour laquelle je vous demande à tous de considérer l’excellent enseignement [expliquant] que tous les êtres sensibles ont été nos parents et d’avoir une profonde conviction dans le fait que le cycle de la naissance, de la vieillesse, de la maladie et de la mort est l’état naturel de la manifestation en dépendance.
En tenant tous les effets karmiques comme de simples manifestations de l’esprit, pratiquez encore et encore pour éviter les vues extrêmes éternalistes et nihilistes.
Engagez-vous dans les six moments de pratique du jour et de la nuit, soyez soucieux de vous nourrir de « nourritures blanches » et de consacrer votre temps à des pratiques comme les Nyoung-nés, ou des pratiques similaires. De mon côté aussi, je prie l’Enseignant et les Trois Joyaux.