En route pour Lamabagar
Nous sommes tous bien rentrés de Lapchi le 7 novembre au soir, mais il nous faut tout d’abord vous raconter comment nous y sommes allés.
Nous sommes partis le 27 octobre de Katmandou, quittant sans regret les nuisances de la ville (bruit, circulation, pollution et saleté…) en nous dirigeant vers Lamabagar, le point de départ de notre ascension vers Lapchi. Nous allons parcourir environ 200km en deux jours, sur une route chaotique.
Il nous a fallu une bonne heure de route pour quitter la ville et son agglomération. La densité d’immeubles diminue alors pour laisser place à un paysage vallonné et dominé par des rizières. Des animaux – poules, chèvres, vaches… – se promènent en liberté dans les villages, souvent les pattes (et parfois le museau) dans les détritus qui jonchent les voies et les abords des habitations. Au loin, on aperçoit des monts enneigés. Les paysages sont magnifiques et laissent penser que le pays serait prospère si les infrastructures étaient à la hauteur et que chacun avait de meilleures habitudes.
A mi-chemin, nous rencontrons la rivière Sunkoshi que nous longeons sur une vingtaine de kilomètres.
La végétation est subtropicale et on trouve parfois des bananeraies, des avocatiers, des citronniers, papayers et d’autres arbres inhabituels pour nous.
Nous passons la nuit à Charikot (1600 m), dans un hôtel agréable où l’on sert les produits des cultures biologiques qui l’entourent. Nous nous couchons pour la dernière fois dans un lit avant dix jours, après avoir écouté un chant de Milarépa commenté par Lama.
Nous repartons le lendemain sans tarder pour arriver à Lamabagar pour le déjeuner. Nous longeons désormais la rivière Tamakoshi, sur laquelle le plus gros projet hydroélectrique népalais (deux tiers de la production actuelle du Népal) est en cours d’achèvement. Nous apercevons au loin le sommet enneigé du Gauri Shankar (7136 m), et les montagnes sont de plus en plus abruptes au fur et à mesure de notre avancée.
Nous arrivons enfin à Lamabagar (1800 m) en fin de matinée. C’est un petit village dans une vallée entourée par des montagnes impressionnantes. Un campement tout installé nous y attend déjà. En effet, nous avons appris quelques jours avant notre départ pour Lapchi que nous serons loin d’être livrés à nous-mêmes pour cette ascension : 35 personnes nous accompagneront pour nous guider, cuisiner, porter tout le matériel et monter les tentes.
Nous avons déjeuné un repas diversifié, très bon et copieux, comme tous les repas qui s’ensuivront pendant dix jours. Nous nous serions contenté de peu, mais nous avons droit à un traitement royal.
Avant que le soleil ne quitte cette vallée encaissée, nous allons pratiquer dans le temple du village. Il est très inspirant, et de nombreux maîtres du passé y ont pratiqué. Ce sont les dernières images de ce temple, car à notre grande surprise, il a été détruit avant notre retour pour être reconstruit et agrandi…!
Le soir, nous écoutons un chant de Milarépa comme tous les soirs du pèlerinage, et nous nous préparons pour les trois jours de marche qui nous attendent.
Meilleurs souhaits à tous.